Pic de Campbieil 3173 m éperon Fischesser, D mixte, bivouac à 2700m
Escalade du Pic de Campbieil 3173 m par l'éperon Fischesser vec Claire Arolla, les 26 et 27 avril 2016. Une superbe voie mixte D, la difficulté venant des arêtes neigeuses, très fines, en neige fragile, mais trop belles ! Grande paroi: grimpe 1100m dans la face S.E. (Total montée +1550m, départ 1825m, +200m montée au retour) Bivouac à 2700m, en face Sud du grand gendarme, par grand beau et froid (-3°C la nuit à Piau-Engaly, donc 900m plus haut -12°C ?) mais heureusement pas de vent. Le bivouac était prévu, donc avec duvet et mousse, mais les sacs un peu lourds. Et surtout nous n'avons pas trouvé d'emplacement confortable pour le bivouac (voir en bas de page le récit et topo)
Topo et récit tout en bas de cette page, sous les mini-photos qui s'agrandissent. Voir aussi description postée sur C2C Campbieilh.
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Approche très simple et rapide (1h) : Du parking inférieur de la station de ski de Piau Engaly, rejoindre le pied du télésiège de Mouscade. Traverser le Badet au niveau de l'une des 2 passerelles sous la piste. Remonter la vallée de Badet en longeant la face S de l'Estaragne puis du Campbiel. S'élever à droite jusqu'au pied du couloir d'attaque qui borde, à droite le triangle caractéristique du bas de l’éperon (1 heure). Itinéraire
Remonter le couloir sur environ 200 mètres. Le quitter par un couloir secondaire évident à gauche qui amène à un col sur l’éperon (neige raide à la fin, entre 40 et 50°). Nous sommes passés par la droite dans ce couloir secondaire (genre de rimaye facile, en haut)
Gravir un important ressaut rocheux, coupé d'un colu avec un bouchon de neige, en suivant toujours le chemin le plus simple (3 ou 3+ max, prises d'herbes et de racines, protections délicates, rocher moyen mais pas de pierres instables). Au départ nous avons traversé un peu en face Sud (à G) pour rejoindre l'arête au dessus du premier bastion. Sommes encordés au premier colu enneigé, mais l'escalade ensuite n'était pas spécialement difficile (3+ 4- max). Avons contourné la fin du bastion, très impressionnant, par la droite (herbe raide, escalade facile). Certains topos suggèrent plusieurs autres contournement par la droite, mais ce jour-là la neige en face N ne le permettait pas.
Au sommet de ce grand bastion avons trouvé la neige sur l'arête: Très belle arête de neige, sinueuse mais dangereuse car effilée. Avec des corniches coté G (Sud) et une pente raide coté D (Nord), raide et peu consistante sauf une petite croute qui cassait sous le pied (se voit sur photos 17h41, 17h48 et 21h56). Faire des marches fiables dans ces faces N fut long et fatigant (bravo Claire !), sauf quand au lieu de corniche vers la G on trouvait assez de rocher pour passer dessus, ou qu'on pouvait marcher au sommet de l'arête. Sommes montés ainsi ensemble, encordés à 25m, jusque vers 19h, où nous avons rejoint le dernier ressaut rocheux (un immense gendarme, si on veut). Sa face Sud (à G de l'arête), bien sèche, semblait abriter des plate-formes et des cheminements de terre. Mais malgré une recherche active de presque une heure, nous n'avons rien trouvé de bien confortable (tout était très incliné vers le vide), même en déplaçant des pierres ou en creusant avec le piolet.
Bivouac donc sous ce grand gendarme, bien au sec à un endroit que l'on repère de loin: un escalier d'herbe dont la marche la plus basse est tapissée de genévriers et la marche la plus haute bordée à sa G d'un bec rocheux pour s'assurer (photo 18h45-072), environ 30m après avoir quitté l'arête neigeuse et un peu plus haut qu'elle (je suis retourné à l'arête pour la neige à fondre pour avoir de l'eau). Claire dormait sur un "dos d'âne" et elle a glissé sur le coté pendant la nuit (l'assurance à fonctionné, ouf!). Quand à moi j'ai creusé une petite cuvette pour bien caler le cul, et tassé l'herbe pour bien caler les pieds. Mais dormir assis sans appuyer sa tête c'est pas parfait. Claire avait installé des ancrages béton (5 points !), tout était accroché, sauf le réchaud calé par une pierre sur une "étagère" à 30% ! Le premier soleil ne chauffait pas ce bivouac, mais c'est venu assez vite cependant (1h après le lever du jour ?)
Quelques "trucs" notés pour un meilleur bivouac: apporter une paire de chaussettes sèches et très chaudes (à acheter): pour la nuit (le bas du duvet est froid), et pour le matin (les pieds gèlent avant le départ et l'arrivée du soleil: j'ai encore un gros orteil insensible). Un autre endroit qui caille, c'est les genoux: souvent mouillés (par la neige), ils "pointent" dans le dessus du duvet: un carré de polaire (20x20cm) n'est pas lourd, mais appréciable. Le moment le plus froid c'est au lever du soleil quand on sort du duvet: impossible de maitriser mon tremblement (c'est commode pour passer une casserole pleine d'eau chaude à Claire, à 3 pas de moi !). Dès que j'ai bu mon bol de café chaud, le tremblement s'arrête: c'est magique ! Enfin j'ai eu grand mal à enfiler mes chaussures de cuir, pourtant assez sèches, mais complètement gelées le matin: c'est impératif de les mettre dans le duvet, et comme elles étaient terreuses, prévoir des sacs plastique pour ne pas saloper le duvet. Les gourdes, pourtant cachées au fond du sac, cela aurait été mieux de les mettre dans le duvet, car elles commençaient à geler.
Deuxième jour: Le lendemain, départ du bivouac en descendant au début, puis en traversant facilement vers l'ouest, sur de vagues cheminement dans cette face Sud (environ 60m). Puis remontée vers le haut du gendarme par une pente assez facile, en plantant le piolet dans l'herbe gelée (rochers verglacés). On arrive ainsi sur l'arête neigeuse, bien large à cet endroit: nous y mettons nos crampons (pas encore utilisés)
On suit alors l'arête de neige, toujours très belle, et moins dangereuse que la veille. Elle tourne un peu vers la gauche et rejoint les pentes terminales. On commence par un petit couloir vers la droite, assez raide (45% ?) mais en bonne neige dure, puis un "terrain de foot" (assez en pente tout de même) très exposé sous les énormes corniches sommitales. On sort facilement à G des corniches, et le sommet du pic de Campbieilh est à 200m sur notre droite, à peine plus haut que nous: dans un vent très froid, on le rejoint par un cheminement tout plat !
Descente
Du sommet, suivre l'arête vers le S sur 3-400m jusqu'à une rupture de pente (le "pic" 3157m). L'arête de la Lentilla nous paru belle, mais trop longue à parcourir (j'avais un RV à 19h à Toulouse !). Nous avons donc tourné à droite et longé vers l'Ouest l'arête qui descend du "pic" 3157m, et assez vite (100 m ?) avons franchi cette arête (plutôt une rupture de pente) vers la G pour "plonger" dans l'immense couloir de neige qui descend assez raide vers le SW (neige correcte, parfois très dure mais cramponnant bien). Après une descente assez longue (300m environ) nous avons traversé vers la G, horizontalement, pour passer juste sous une arête de rocher descendant de Lentilla, et remonter un couloir raide sur 100-150m qui débouchait sur l'arête de la Lentilla au point coté 2882m. Un couloir en descend.
Nous avons descendu ce couloir exposé plein Est, très raide au début, puis de moins en moins. La neige enfonçait de plus en plus et ce fut assez long et pénible. J'ai préféré prendre le terrain cahotique, mais ferme, d'une ancienne avalanche pleine d'énormes "boules", que d'enfoncer à chaque pas: c'était plus agréable, mais plus lent !
Horaire à venir
