Noire de Peuterey Noire de Peuterey, photo arète Sud

Aiguille Noire de Peuterey
arête sud - 3772 m

Quelle belle course, bien "classique" : on grimpe très longtemps sur du très beau granite, très solide, plutôt "facile" et sympa.
Déjà de monter au refuge c'est une mini-course, une via ferrata, qui passe sur des dalles chaudes au milieu des pins à crochet, pour arriver sur ce "fauteuil" suspendu, loin de tout sauf des paroies. Le lendemain matin, l'approche est brève, et on commence à grimper dans le noir, car la course est longue. On a intérêt aussi à grimper corde tendue, dès que ce n'est pas trop dur: faut foncer ! Ce qui nous a aidé, Noël et moi, à foncer, c'est les autres cordées. On ne veut pas se laisser distancer par les premiers (deux guidos qui partaient pour le Mont Blanc, par l'arête de Peuterey "intégrale"). Je me souviens encore que dans le noir, les premières longueurs, l'un disait à l'autre "Quel granite ! quel rocher ! pas une pierre qui bouge, par un grain de sable !".

Le jour se lève, et l'on aborde des longueurs plus dures, par moment, mais ce n'est jamais extrême (5-5 sup). Et c'est toujours aussi beau. Pas trop paumatoire, sauf quand il faut partir bien à droite (dans la Brendel ??). Et la fin, facile, c'est encore très très long (1100 m d'escalade, c'est pas rien !). C'est à la Noire que j'ai appris à "m'étirer" en cours d'escalade: chaque fois que je lève le pied, je plie à fond le genoux pour étirer le quadriceps, et dès qu'il y a une terrasse, je tire un pied en arrière avec la main, pour étirer encore. Ca diminue sérieusement les courbatures, croyez moi. Mais, faut y penser !

Dans mon souvenir, le plus dur ce n'était pas la course proprement dite, ce fut la descente. On s'est retrouvé tous seuls dans cette immense paroi, paumatoire, où tout se ressemblait (le topo dit "un vague cirque" !), jamais très dur, mais quand la pluie arrive et que la nuit arrive, c'est difficile de faire les bons choix (rappel ou pas ?). Alors on avait bien bombé dans la montée, mais dans la descente, on a posé le bivouac, improvisé, en déroulant la corde pour isoler de la terre mouillée. D'avoir eu froid cette nuit là, nous a conduit depuis à emporter chacun un mini-duvet et un matelas. Et ça, ça change tout, je vous assure, pour le bivouac: à la Verte, qu'est-ce qu'on a bien pioncé !

Photos ci-dessus: couleur à gauche: Panoramas des Alpes, Willi Burkhardt, Glénat. N&B à Dr: Gdes courses, F. Labande
Topo ci-dessous: Michel Piola, le topo du massif du mont blanc, Editions Equinoxe (Genève, Suisse), 1993
Noire de Peuterey, topo arète Sud

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