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Ansabère, Spigolo Sud de la petite Aiguille

En 1979 on grimpait les deux longueurs dures du Spigolo en artif. Et les golots n'étaient pas très enfoncés (c'est long de forer un trou, Raymond Despiau, alors une cinquantaine de trous!). En tête je tirais tout doux et bien vers le bas. Les clous à expansion c'étaient de vrais clous, sans aucune expansion : une tige cylindrique, et une grosse tête "en lentille" non trouée. Pour mousketonner, y avait des boucles de mini-mini-cordelette passées derrière: ça s'allongeait un max quand on mettait du poids dessus. Quand ça casse, je mets 2 tours de fil de fer fin (j'avais emporté la pince). Et aux relais, les mêmes clous (en double tout de même) !

Quand un de mes deux seconds (Patrice Gry) a arraché deux clous de suite en tirant trop vers l'extérieur (le malotru, peut pas faire attention !), je l'ai hissé, et Duduche ensuite, mais j'ai vraiment eu peur. Si tout se déboutonnait, le relai partirait avec et on ferait tous les trois un base-jump sans parachute! Puis finalement, c'est passé, et en sortant de la zone artif, et en retrouvant des "vrais clous" (piton-lame dans une fissure), j'ai chanté "Alleluia". Mais j'ai envoyé un "courrier des lecteurs" à la revue Alpi-Rando qui l'a publié. Plus tard, un grimpeur plus sérieux et mieux équipé que moi est passé, et a mis quelques "vraies" plaquettes aux relais (Ouf!).

Faut dire que Duduche était venu me cueillir au réveil rue Gambetta le samedi matin, en me disant: "On va grimper, prends tes chaussons". Mais quand la Golf GTI de Pierre Durand a pris la route de Tarbes, j'ai demandé "On va pas au Caroux ?". "Hé non, on va à Ansabère faire la voie Despiau !" - Cinq minutes après, le temps que je digère la nouvelle, j'ai dit "Et qui c'est qui qui monte en tête ?" - "Ben c'est toi, bien sûr !". Bon, la route est assez longue pour que je lise le topo, que je décharge mon adrénaline, que je me fasse à l'idée, et que j'accepte d'y aller. Duduche avait tout topoté, on est monté dormir dans une cabane de pierres sèches au milieu des cochons (le bruit et l'odeur). Le lendemain, on était gonflé à bloc pour la voie.

Après la voie et la descente, bien crevés, on est remonté dans l'auto. Demain c'est lundi, faut être au boulot. Mais c'était compter sans la fatigue, et après 15 bornes on s'est garé sur le bord de la route, et endormis comme ça, tous les trois, assis et sans débotter. Puis repris la route au petit jour pour aller, eux à Sup'aéro faire un pb de couche limite, et moi à mon labo, mesurer la radio-activité des métabolites du chloramphénicol ... la tête dans les étoile d'Ansabère.

Un super site sur toutes les voies, et l'histoire, des Aiguilles d'Ansabère par Ivan et Boris Thomas.
J'ai piqué deux belles photos à Louis Audoubert, deux autres à Rémi Thivel qui donnent une bonne idée de la voie et de l'ambiance:
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