Photos de Denis et Joël, montés par Joséphine à la Dent d'Orlu par la face Sud, le 25/06/2011.
Longue voie facile, 28 longueurs qui visitent l'immense versant Sud de la Dent. Refait avec Philippe (2018) et Pierre (2019)
Description et récit de la voie, horaires et marche d'Approche: voir ci-dessous en sandwich entre les photos, et en bas de page Récit de cette voie en Solo escalade solo Josépine Dent d'Orlu (fait seul 4 fois) Click photos to enlarge - Clique photo pour voir en grand
Approche, très raide et pas évidente:
Quitte la route juste après le passage canadien qui mène au pont du Bisp: s'enfoncer dans la forêt depuis la borne marquée de rouge "Face Sud" (photo 06). Monter droit dans la forêt, en suivant au début une cloture à main gauche, puis des points rouges peu marqués et plutôt espacés. Globalement c'est droit vers le haut, mais il faut être attentif, car cette forêt n'est pas facile: heureusement après 5 min il y a quelques cairns.
L'approche évite un passage raides par un petit crochet horizontal à gauche. Ensuite on évite une barre rocheuse par un grand crochet horizontal à droite. On renacle à y aller, craignant de partir vers le pilier Sud. On renacle plus encore à en revenir (en montée vers la gauche), car on ne voit pas le sentier dans l'herbe haute ni le point rouge caché (sur l'arbre de G photo 08). Peu après, le panneau Ithaque/Pilier Sud vient heureusement rassurer les héros, si on a la chance de le voir. Panneau disparu en 2016 (avalanche ?), remplacé par des gravures sur l'écorce de gros hêtres: "SUD" coté droit, et sur un autre arbre "ITHAQUE" coté gauche
pour Joséphine on oblique peu à peu vers la gauche pour contourner les contreforts de "la Main", avec le passage d'une arête rocheuse facile (escalade 3). Plus d'une fois je me suis retrouvé, à tort, en train d'escalader un pilier moutonnant en 4, ou de traverser trop tôt le torrent sec qui descend du Capucin: Non, on doit louvoyer mais rester sur un "sentier" en rive gauche du torrent, que l'on ne traverse que quand un point rouge et des cairns sur l'autre rive nous y invite (photo 10).
L'herbe se fait ensuite plus haute et plus mouillée, dans une montée très raide, mais le sentier y est bien net, qui vient buter sur un pilier rocheux au dessus d'un replat herbu. Le sentier oblique alors carrément à gauche. Deux cordes fixes peuvent aider à grimper un rocher (je le prend très à G, et m'aide plutot des arbustes que de la corde), et assurer une légère descente vers la vire de départ d'où l'on voit deux spits: un petit vieux (alu) sur la gauche, et un gros inox 20m + haut.
A ce spit du haut, ne pas traverser vers la gauche (ça passe bien pourtant), mais monter droit le pilier pour arriver au premier relais (2 spits + vieux golot).
Escalade: On part vers la première plaquette (photo 18) tandis que le beau Blond allume les néons rouges du grand Dièdre, 500m plus haut. En solo, après ce premier clou, je pars en traversée facile à gauche, mais c'est une erreur (zéro spits): la voie officielle continue vers le haut une petite longueur, et ce n'est qu'après R1 qu'on quitte Ithaque pour partir vers la gauche: c'est alors bien équipée (heureusement car c'est souvent mouillé). Du relais R1 partir en oblique assez horizontale vers la gauche (facile, mais c'est dur de repèrer les spits sur 200m). La suite est sans histoire, avec quelques pas durs (5b) mais beaucoup de facile (Du 4 coupé de traversées en 2-3 avec de l'herbe). Dans L6 ou L7, après une montée verticale, la voie fait un crochet et revient à droite en traversée horizontale (10m 5a+ 5b) aant un relai. Puis repart vers le haut (dulfer 5a+, le clou ne se voit pas du relais). Après une brève longueur facile, ça repart vers le haut et quand c'est mouillé je "bute" à chaque fois sur une dalle lisse et trempée en montée vers la gauche. Je quitte alors la voie, pour redescendre du clou (5m, 5b), puis traverser vers la gauche plus bas (10m 4b) pour remonter le long d'un vague éperon prisu mais trempé (15-20m 5c quand c'est mouillé) et revenir vers le relais qq m à droite (bonne terrasse herbue): Mes seconds sont passés assez facilement au dessus de mon "dernier spit", ils voient les deux suivants au dessus, et arrivent au relais sans difficulté: je dois y retourner ;o). Puis une longueur facile en traversée vers la gauche permet de contourner l'entrée dans le vaste toboggan orienté plein ouest et qui culmine à la Taillante.
R10, point le plus à gauche de ce Z géant, une source, propre, abondante, merveilleuse. Je ne l'ai jamais vue à sec, on pourrait presque s'y baigner. On peut donc attaquer avec les gourdes vides et faire le plein ici. De R10 à R22 ce sont les immenses dalles si typiques de Joséphine, ou l'on courre sur un granite de rêve, dans un décor grandiose et éblouissant (dalles mouillées de droite et de gauche, mais on grimpe sur du sec). Le départ de R10 se fait plutot à droite, par un vague éperon souvent mouillé, mais qui passe bien.
R18- Petit intermède herbu de R18a à R18b pour se décaler de 60 m vers la gauche, et c'est reparti pour une envollée de dalles blanches, toujours belles et faciles. La dernière longueur avant la Taillante est sur un granite très "cristallisé" fort agréable. Cela vaut le coup d'avoir "trop" de dégaines pour sauter les relais: nous en avons fait deux entre R10 et R18, et Joel est monté directement de R18 à R22.
R22- Trop nombreux sont les grimpeurs myopes qui se perdent ici, à cette belle Taillante: "Hein? Où ça passe ? Y-a-plus d'clou ? Maman j'ai peur ! J'appelle les Lycos (l'hélicoptère)". Alors que de R22, le coté gauche de la Taillante, il suffit d'aller louvoyer un peu dans le jardin de genets sur la droite (photo 55), sur un "sentier" très raide mais bien marqué de marches terreuses, avec de bonnes prises d'herbe ou racines pour les mains, et on arrive à la petite grotte, havre de fraîcheur et vue extraordinaire. Puis l'escalade change de style, et c'est une longueur à Chamonix, avec de grosses prises sur lesquelles on se tire, en déplaçant le corps à droite ou à gauche, jusqu'à la jolie brêche sur l'arête Est.
L'arête Est, ensuite, est "à vache" avec quelques petits pas amusants, mais je n'arrive jamais à plier la corde à la brêche. Mon compagnon veut toujours qu'on reste encordés, ce qui me semble idiot car sur cette arête la cordre coince un peu et freine beaucoup, alors que, de vire en vire, rien n'est bien dur. Le faire corde tendue à 30m en équipant dès qu'on peut.
Pour la descente, voir la page spéciale Descente sur vallée d'Orlu et pont de Bisp, par les paturages et la forêt de Seys
Horaires: avec Joël L9h voiture-voiture. Approche 1h05 Partis de la voiture à 8h21 par le "mauvais" sentier (cairn juste sous le parking du Bisp, sentier vers la face Sud-Est), nous redescendons au départ du "bon" sentier (10 m au dessus du passage canadien, et bien marqué d'une borne "Face Sud") à 8h34 pour arriver au bas de la voie à 9h37 (non sans recherche d'itinéraire, notamment le grand crochet à droite dont le virage à gauche n'est pas évident).
Escalade, montée 5h pour le sommet (mais tout était sec). Attaque à 9h47. R10 : "Virage" et pause à la "source" de 11h45 à 12h05. Base de la dalle avant Taillante R18bis 13h. Pause à la grotte R23 13h55. Brèche de l'arète Est 14h10. Sommet 14h50. On repart dans la descente à 15h15, on passe au sommet 2009m après le sarrat de Brasseil à 16h00, et on arrive à l'auto à 17h25 après un bref arrêt à la source dans le bois.
Horaires de ma 7ème ascension, avec Pierre Godechourl, le 25 Oct 2019: 11h voiture-voiture. Départ dd l'auto: 8:42 (1h10 approche) 9:57 attaque Denis (7h-10 d'escalade , bien mouillée !), 16:42 sommet Denis (3h-05 de descente), 18:41 retour voiture (de nuit) photos Joséphine et Pierre Godechoul