Corpet -
Denis -
Rando -
Escalade -
Voie Coeur au Vallonet -
Liste de Courses -
Montagnes
Eperon Nord de l'OLAN
Arète Candau à la Pointe 3311 m
Escalade de 800m en Oisans
L'éperon Nord de la pointe 3311 est l'escalier géant qui grimpe en oblique de gauche à droite la gigantesque face Nord-Ouest de l'Olan: sur la photo, de D (départ) à S (sommet 3311m). Une longue et belle "ballade" de 850m de haut, avec 15 longueurs de IV, du côté de Valjoufrey, faite par Denis Corpet et Noël Dupré la Tour le 16/08/2005. Voir en bas de page pourquoi ce choix, et le tracé de la voie.
Première par Narcisse Candau et deux autres, le 1 sept 1971, et jamais répétée d'après le "Guide Labande" (course n° 488). Le topo dit aussi que la voie n'est pas équipée, et demande 11 h 30 (approche 1h, escalade 8h, arêtes 2h30): effectivement, nous n'avons vu qu'UN clou (à l'attaque), et mis 11 h 45 du refuge au sommet. Le rocher est un gneiss rouge amphibolique à grain fin, qui se débite en gros "caramels" coupants (rappelle les Aiguilles Rouges, à Chamonix). Par endroit, on trouve de la quartzite blanche solide.
Topo: Du refuge de Font turbat, prendre le sentier de la brèche de l'Olan qui passe au petit refuge d'hiver, et le quitter par un grand arc de cercle de G à Dr pour monter sur une moraine (vague sentier) puis aborder le cône de neige qui termine les grands couloirs de la face NW de l'Olan (D sur photo ci-dessus). Monter vers le couloir Candau (le plus à droite, il souligne la face en / et débouche entre le sommet S de l'Olan et la pointe 3311). Le glacier est raide et couvert de cailloux. Piolet et crampons utiles au 1er de cordée pour remonter le couloir Candau, dont les rimayes sont bouchées de cailloux, et où l'on peut relayer à l'abri sous un rocher fendu.
=> Après 80-100 m dans le couloir, prendre pied sur la large terrasse à Dr., et contourner l'éperon au niveau d'une grosse écaille détachée. L'escalade commence ici, de cette terrasse herbue, où Candau a laissé LE piton de la voie.
Au départ, monter en traversée malaisée de G à Dr dans un rocher petteux blanchâtre(V, voir photo de G), puis passer un mini-toit facile à protéger (IV+, 30m). Deuxième longeur plus facile (IV), mène en haut du premier ressaut, dont on suit un peu l'arête horizontale.
-
-
-
=> Au 2ème ressaut, ne pas prendre la grosse fissure jaune surplombante, mais aller qq mètres à G par une terrasse prendre une énorme cheminée vaguement "en S" (photo du milieu), avec un dièdre (IV+, 30m). Puis suivre le fil de l'arête, caillouteuse et facile.
=> Le 3ème ressaut commence par un "mini-ressaut" de 25m (III+), puis une arête horizontale en granite blanc, qui bute contre le 3ème ressaut proprement dit (relai à protéger par un piton lame). Traverser 10-15m vers la G (facile, mais pierreux), puis monter sur la dalle compacte mais facile, et revenir en biais à Dr vers le fil de l'arête, que l'on suit sur 5 longeurs en tout (III-IV, qq pas de IV+). Le Guide Labande dit qu'on contourne un gros surplomb par une traversée de 10m descendante vers la Dr, et un dièdre: on les a pas vus! Au sommet du 3ème ressaut, monter assez longtemps l'arête caillouteuse et facile, anneaux à la main.
=> Le 4ème ressaut raide et ocre se franchit en gros sur son fil en 2 longueurs (III à IV+), et mène sous le ressaut terminal.
=> Le 5ème et dernier ressaut, très raide, culmine en un sommet "carré", hérissé de pierres rouges. Traverser vers la Dr une grosse longueur facile, en commençant par descendre un peu. Puis continuer en traversée ascendante vers la Dr, en visant un gendarme rouge en forme d'oiseau posé (photo ci-contre). Avant le gendarme-oiseau, monter directement vers le sommet sur cette arète secondaire, par 4 longueurs en IV-VI+, avec des pas de V vers la fin (photo de Noel dans dièdres finaux ci-dessus à droite: on voit derrière lui toute l'arête jusqu'en bas, flèche bleue) .
Descente: (pointillé vert sur photo en bas de page)
Descendre en face Sud sur environ 100m, par des couloirs faciles mais terrifiants et pierreux (photo du milieu ci-dessous: quatre petits bouquetins les ont dévalés!), pour rejoindre l'itinéraire PD qui monte à l'Olan par là. Traverser alors vers la Dr pour rejoindre le fil de l'arête Sud-Ouest de l'Olan, et la suivre au mieux en contournant certaines "tours" par la gauche (Sud). L'arête s'élargit en un plateau facile couvert de pierres rouges.
Pour rejoindre la grande brèche avant la pointe 3096m (ou 3098 selon les cartes), nous sommes descendus pas mal (50-100m) à Dr de l'arête (en face N), puis avons traversé horizontalement vers la G sur des vires commodes qui mènent sous la brèche. Avons remonté le couloir sableux jusqu'à la brèche.
De la brèche remonter facilement à la pointe 3096m par son ar.N.E., en passant plutôt à gauche (III maxi, énormément de génépy en fleur), puis descendre l'ar. ouest vers le col Turbat. C'est facile mais long, en alternant les couloirs pierreux en face S et l'arête elle même. On voit beaucoup de débris des avions militaires qui ont percuté la face il y a quelques années: pas très écolo! A la fin, un pierrier facile et des vires à bouquetins (nbses traces), puis des marques rouges mènent au col Turbat (peu marqué) où l'on trouve le sentier.
Du col Turbat, le sentier qui descend n'est pas facile à suivre de nuit, car il est mal balisé et "chicané" de barres rocheuses. En gros on fait d'abord une grande traversée de Dr à G (ouest) sur des dalles blanches, on arrive à une "bosse" en haut d'une arête, puis on repart en traversée de G à droite (est) jusqu'à l'éboulis. Repèrer ça la veille, du refuge où une photo explique la trace.
En détail, après une brève traversée vers la G, on descend directement dans des petits lacets un genre d'éboulis sableux, puis on traverse horizontalement vers la G en bas des dalles blanches. On descend ensuite vers la "bosse" sombre, par des lacets et en désescalade très facile. On continue à descendre à droite de la bosse, le long du contrefort qu'elle coiffe. Puis le sentier repart longtemps en oblique vers la droite, et continue ainsi sur l'éboulis qui suit. Un ou deux petit passages de lacets serrés dans le sable, puis on repart en oblique vers la droite, longtemps-longtemps. On contourne ainsi le cirque-pierrier de l'Olan (dit le Cros de la Vache), on traverse le torrent, et on retrouve les sentiers bien plats et parralèles au torrent qui vont vers la G. Après quelques centaines de mètres, le sentier le plus haut remonte pour arriver au refuge en douceur. Levés à 4h30, nous arrivons vers 22h30, un peu fatigués. Sophie a vu vos lampes sur le sentier du col Turbat, et vous attend avec une soupe de légumes fraichements cuits et moulinés. Après la soupe, au dodo!
-
-
Mathos: 1 piolet + paire crampons légers pour deux, corde 2x50m (30m suffisent, mais il faudra faire plus de "longueurs"), 10 mousquetons, 5 sangles dont 2 longues, jeux de 8 coinceurs à cable petits et moyens, 3 "Friends" moyens, le marteau de Sophie et nos 3 pitons nous ont servi (4 clous posés à des relais), mais on peut faire sans. Chaussons facultatifs, chaussures montagne, casques. Il n'y a de l'eau que dans le couloir au départ
Pourquoi ce choix ? On était parti pour la Couzy-Demaison. Mais les clous avaient été arrachés par la chute des corps (dans le 6-A1 ou VII-A0 du dièdre de sortie, d'après le PGHM sur le livre du refuge, et d'après Fred Peuvrel le 29/07/05 Conditions Alpinisme). La Devies-Gervasutti nous faisait envie aussi, mais c'était du suicide d'après la gardienne Sophie, car les tours jaunes s'effondrent (vu sur le livre du refuge): dans quelques temps espérons que ce sera "purgé". En plus il a plu pas mal la veille au soir: on s'est dit que ce serait moins verglacé à 3311m qu'à 3560m. De fait, la cordée partie pour l'arète nord de l'Olan est revenue bredouille! Mais pas nous.
Site du Refuge Font Turbat