Topo Ailefroide Devies-Gervasutti, par Denis Corpet, Alpiniste, randonneur famillial, ouvreur-calcaire.

Topo voie Gervasutti, Ailefroide 3954m
Face Nord-Ouest Ailefroide Occidentale

Topo écrit 8j après la course. Voir aussi les 80 photos prises dans la Gervasutti à l'Ailefroide par Denis Corpet les 4, 5 et 6 Aout 2007, et les précédents topos et récits de l'Ailefroide NO , y compris lla première racontée par Giusto Gervasutti et un autre récit par Lucien Devies.

Approche: Réveil à 2h30 en même temps que les cordées qui font la traversée de la Barre des Ecrins. Départ du refuge Temple-Ecrin vers 3h15 (atteint depuis la Bérarde). Comme indiqué sur Camp-to-Camp (C2C), on quitte le sentier du col de la Temple au lacet coté 2618, signalé par deux beaux cairns. En gros, on suit la courbe de niveau: c'est bien cairné jusqu'au couloir qui traverse la barre rocheuse (pas bête d'y faire un tour la veille). Au sortir de ce couloir facile, monter en oblique dans les gros éboulis jusqu'à la base du pic rocheux (éperon Ouest du pic de la Temple) et en longer la base vers la Dr. Quand on l'a bien contournée, rester en gros sur la même ligne de niveau, toujours sur une vague trace cairnée, dans cette raide moraine, contourner un rocher clair par au dessus puis descendre vers la moraine horizontale grise qui borde le glacier. On traverse très facilement le glacier, plat, vers le cone de neige qui descend du grand couloir.

Socle / Contrefort: On a actuellement intérêt à aborder le rocher en bas du losange rocheux gris entre les deux cônes de neige, vu la fonte du glacier. On monte des gradins gris faciles, une vague cheminée, puis le grand dièdre qui montre presque jusqu'en haut du "socle". Il se termine par un dièdre un peu plus dur (4c, un piton dans la mousse), et un bon relais au dessus.
Nous, voulant bêtement "coller" au topo, nous sommes montés très haut en crampons sur le cône de neige issu du grand couloir. Avons contourner une rimaye par la Dr, et pris pied au dessus, à G, sur une petite vire du socle, commode pour échanger crampons contre chaussons. Nous avons ensuite grimpé une variante trop à Dr sur le socle. Nous déconseillons cette variante 1 décrite en bas de cette page (deux pas de 5 très exposés).
Après le pas de 4c du haut du grand dièdre (bien protégé, un clou dans le pas), une vire permet de traverser vers la Dr jusqu'au grand couloir, qu'on traverse juste sous la cascade (facile mais glace et sable). Pendant l'escalade du socle, nous y avions vu passer un "boulet" hallucinant, taille d'une tête de cheval, 200 km/h après 800m de chute: mais pendant la traversée du couloir, rien n'est passé, heureusement. On remonte en face sur du rocher gris assez facile mais "sableux": deux clous, puis un, continuer en ascendance vers la Dr, puis louvoyer au mieux dans le "facile" au dessus jusqu'au "Bastion"

Bastion: Du renfoncement à G du bastion, on part dans la fissure un peu surplombante, mais très prisue, et bien décomposée en 2-3 passages difficiles (5a-5c). On en sort par une dalle lisse vers la Dr (5c). Noel avait laissé son sac en bas, pour le hisser sur une des cordes passée dans le réverso: Denis le poussa en montant. Peu attiré par la fissure noire mouillée qui continue la fissure au dessus, Denis est parti dans un râteau de chèvre à Dr sur du beau rocher orange clair très très franc (=coupant). Un pas dur au départ faute de prises de pieds (5b), puis c'est athlétique mais plus facile (4c) en évitant quelques prises douteuses. On continue très facilement dans les anémones à Dr de l'éperon. Noel repart ensuite à G pour prendre le fil de l'éperon, et monte corde tendue jusqu'à se retrouver "tout nu" au pied d'un dèdre-fissure gris, limité par une plaque à Dr de l'éperon. Denis monte ce "dièdre" en 5 dont la face de G est en rocher bizarre (style calcaire/schiste) puis continue corde tendue. Noël repart sur un beau bitard en 4b et continue jusqu'au pied du dernier ressaut rouge de l'éperon, après une petite brèche pas facile à enjamber. Comme conseillé dans C2C, nous avons pris le fil de l'éperon à Dr (et pas le dièdre gris original à G), du très bon granit rouge bien protégé (5b). Noël fait encore 50m en 4 qui mènent au sommet de l'éperon: replat de cailloux gris et talus de neige.

Dalles Grises: Denis part dans les dalles grises, du 3 tout droit puis du 5a vers la droite. Faut bien regarder où ça passe le mieux, mais y-a rien d'abominalbe. Je suis très surpris par les pitons en place et les fissures pour mettre de petits friends (6 bons points dans la longueur !). C'est un peu mouillé, un peu sableux, et faut essuyer le bout des chaussons sur les chaussettes. Denis s'arrète sur deux bons clous, à deux mètres l'un au dessus de l'autre. Le soleil arrive sur la vire au dessus, et nous lance de petits glaçons joyeux et scintillants, mais pas de pierres (en montagne, c'est défendu !). Noël continue tout droit, place deux mauvais coinceurs et arrive en 10m au "relai" officiel (deux bons clous) qu'il dépasse. Il est ainsi fort bien assuré pour la suite de la longueur, pas si facile (5c). Denis termine les dalles grises en repartant à fond vers la G, dans du rocher plus facile mais très mouillé, avec encore pas mal de pitons. Je relaye 2m sous la vire en arc de cercle (un mini-ruisseau me permet de remplir une bouteille et de boire au moins deux litres tout en assurant Nono).

Vire Arc-de-Cercle et cheminées: Noel continue la vire en Arc-de-Cercle vers la Dr, pas si facile en raison de la neige: bord droit, assurance pas évidente: bêtement, on y fait deux longueurs. Sur notre droite, la belle voie des Plaques semble bien sévère ! Comme on le voit sur la photo-topo du haut, la première cheminée glacée, peu engageante, s'évite très bien par sa droite: un pas en descente pour aborder le bitard, que Noël monte par une fissure bien sèche en arc de cercle vers la G (4b) puis tout droit (4c franc et athlétique) pour arriver sur l'épaule. Comme conseillé dans C2C, Denis évite la deuxième cheminée glacée par la dalle à sa G: montée d'abord directe, puis traversée astucieuse vers la Dr (4-4c) pour rejoindre la vaste dépression plus facile qui permettra de traverser en ascendance vers la G.

Traversée et sortie: Noël part en traversée ascendante vers la G, corde tendue sur 150m, mais continue à traverser sur de belles dalles après être passé sous le "bec": il loupe ainsi la cheminée glacée de la voie classique, ce qui nous amène à découvrir une belle variante de sortie. Denis continue la traversée ascendante vers la G jusqu'au bout des vires. Il contourne l'éperon vertical, droit comme un i et surmonté 100m plus haut d'un beau "nez", puis il descend par un pas difficile à G dans la dépression qui suit (5c), et remonte en oblique à G vers une belle dalle lisse. Cette dalle, très peu prisue, est surmontée à sa Dr d'un toit. Cela fait un "laminoir" sécurisant, mais où le sac est particulièrement pénible (5c-6a non équipé, assurable sur gros Friends, dont je ne disposais pas). Suit un court mur raide mais prisu (5b) puis un dièdre étroit, deuxième laminoir (5c, facile à protéger, sac pendu sous le baudrier) dont on sort sur une plate-forme à G (relais à l'ombre, neige, fissures à coinceurs). De ce relais, Noël pose son sac, va voir à G en descendant un peu: Bof! et part à Dr dans la superbe dalle rouge, puis monte le beau dièdre et rejoint l'éperon à Dr. Il fait relais assez vite pour pouvoir tirer le sac. Denis part en poussant le sac de Nono (coincé par une torsade entre les deux cordes). Après, c'est beaucoup moins raide, ça sent la fin: on pourrait sans doute passer à Dr, mais Denis part en traversée ascendante vers la G, dans du facile 3, puis revient dans un large dièdre couché vers la Dr, y contourne une zone glacée par la Dr, et sort sur la crête environ 30 min avant le coucher du soleil. C'est sublime, et l'appareil photo mitraille tandis que Noël arrive. Nono descend aussitôt au colu sur la Dr (vers l'Ouest): bien abrité du vent, mais peu de zones horizontales. Nono remonte alors plus à l'Ouest, vers le sommet "officiel" de l'Ailefroide occidentale (3), où l'on voit un muret circulaire pour bivouac. Pas trop de vent quand on se couche, un peu de neige pour faire la soupe. Denis suit et on installe le bivouac. Nuit trop fraîche pour bien dormir, malgré duvet et matelas mousse. Mais nos rêves sont plus roses que la veille : on l'a fait ! Le lever du soleil est lent mais superbe à 3954m !

Descente: On part corde tendue vers l'Est, vers l'Ailefroide centrale, en traversant les arêtes (donc vers la G en marrivant de la face NO). C2C décrit très bien quel couloir prendre en face sud, le deuxième à partir de la brèche de Coste Rouge. Dans la sortie 2919 C2C il y avait une erreur sur le coté du couloir à prendre: on descend très bien dans du bon granit rouge et prisu sur le bord Gauche (à G en descendant), comme dit dans sortie 8891 de C2C. Nous avons préféré ensuite poser un rappel quand ça devient très raide et noirâtre, environ 100-150m sous la crête, à l'endroit où on voit à Dr du couloir un gendarme qui limite la brèche (franchie dans la sortie 8891). Cinquante mètres plus bas, le rappel nous dépose sur des vires grises faciles, et nous sommes partis vers la Droite pour rejoindre en traversée descendante le bord de l'à-pic qui domine le glacier, à un endroit où il y a trois petits gendarmes. Sur celui du haut, moultes anneaux de corde et un maillon métallique. Notre rappel (50m) ne touchait pas la neige, mais avec l'élasticité cela allait tout juste ! On trouve des blocs en bord de glacier sous l'à-pic pour s'assurer et mettre les crampons. Si votre rappel est trop court, après le premier surplomb de 30m on trouve une terrasse inclinée avec deux pitons et un anneau de corde. Dans la descente du glacier, ça glisse pas mal au début. Nono qui descend derrière moi, part sur les talons face à la pente, mais se met à glisser et nous entraîne sur 50m: on bloque avec les piolets, et on repart sagement dos à la pente, sur les pointes avant, jusqu'au plat du glacier. Traversée du glacier vers la G, remontée à Dr du bombement gris, au raz des rochers, traversée encore jusqu'à rejoindre les traces qui montent à l'Ailefroide orientale. Descente du bout de glacier. Ensuite 150m de rochers faciles. Nouveau glacier qu'on traverse vers la G. Puis l'interminable descente qui louvoie dans les rochers faciles de l'Ailefroide orientale. Quelques pas de 4 tout de même, et on prend enfin pied sur le sentier dans la grande pente de cailloux sous la brèche du coup de Sabre, pic Sans Nom, Sialouze : beau paysage qui nous rappelle de belles bambées! On traverse un torrent plat (à boire!), on continue ce chemin qui semble sans fin sous un soleil de plomb, le vieux refuge du Sélé, le nouveau refuge du Sélé. Je signale aux gardiens qu'on est passé, pour le dire au Secours en Montagne de la Bérarde, car l'envie de passer le col du Sélé ce soir, en pataugeant dans la soupe, nous est passée: en fait on en a plein les bottes ! Après une pause au Sélé, on descend sur Ailefroide. Tant pis pour l'auto restée à la Bérarde: Noël ira la chercher un autre jour !

Retour. Bien nous en a pris de ne pas repasser le col du Sélé ce soir là: en arrivant au village d'Ailefroide, un nénorme norage nous trempe: fort et long! la pluie ne s'arrète pas, et la gentillesse des commerçants d'Ailefroide nous permet de rester à l'abri de leurs larges stores, où s'accumulent les grimpeurs de dalles trempé(e)s. On téléphone à Florence, à Claire. On se rencarde sur les navettes, on mange un yogourt, un fruit, et on tente le stop, qui marche. Denis arrive le premier à L'Argentière-la-Bessée: le meilleur train proposé arrive à Narbonne... 24h plus tard ! Noël arrive 30 min après, mais il sait que le Briançon-Paris de 20h30 s'arrête à Crest et à Valence-ville. Denis questionne le chef de gare, qui après avoir tapoté 15 min trouve un train avec 4 changements qui mêne Denis à Narbonne à 9h45 le lendemain matin: c'est bien mieux! Après deux nuits sans dormir, Denis roupille super, d'abord 3h dans le train, réveillé par Noël qui descent à minuit à Crest. Dans la ville de Valence je pose mon matelas dans un mini-square, mais il se met à pleuvoir ! Le porche d'une administratioin m'accueille au sec pour roupiller en SDF jusqu'à 5h30. Re-train Valence-Avignon (1h de sommeil), puis Avignon-Montpellier (dodo 1h). Changement de train prévu sur le billet, mais inutile, car ça continue jusqu'à Narbonne, où ma Flo vient me cueillir. Belle Balade !

Eau : nous avons trouvé de l'eau a plusieurs reprises dans la voie:
- Dans l'approche, peu après avoir quitté le sentier, en traversant un gros, puis un petit, ruisseau avant de monter le couloir qui traverse la barre.
- Dans le "grand couloir", qu'on traverse juste en dessous d'une cascade (pas très facile d'y remplir les gourdes, pas trop envie de s'y "éterniser"!
- En haut des dalles grises: au dernier relai, juste sous la vire en arc de cercle, Denis a pu remplir une bouteille coincée dans un dièdre avec le genou, et boire environ deux litres de bonne eau.
- Dans la grande traversée facile sous les longueurs de sortie, pas mal de ruissellements sur les dalles en fin d'après-midi.

Bivouacs possibles:
- Sur la vire qui part vers le grand couloir, au sommet du "socle"
- Sous le "bastion" qui commence l'éperon
- au sommet de l'éperon avant les dalles grises (vire confortable, neige pour faire de l'eau, mais chutes de pierres possibles.)
- sur la vire en arc de cercle, en plusieurs endroits
- sur l'épaule au dessus de la première cheminée glacée
- sur les dalles de la traversée de Dr à G sous les longueurs de sortie
- au colu entre notre sortie et le sommet de l'Ailefroide occidentale (à l'abri du vent, vu un seul emplacement couché aménagé)
- un peu à gauche du sommet de l'ailefroide (muret bien fait, place pour deux: c'est là que nous dormîmes, mais un peu de vent du Nord malgré le muret)


1- Variante de départ: erreur d'itinéraire, ne pas reprendre ! Montés très haut sur le cône neigeux, contourné par la Dr crevasse du cône, et revenu à G pris pied sans rimaye sur vire commode pour mettre chaussons. Traversé horizontalement en 3 sur 15m, puis montée facile en oblique à G vers un dièdre moussu pour prendre la dalle à sa Dr. Monté cette dalle en oblique de G à Dr (3-3+), et contourné de petit toit au dessus= par la Dr (4+ ou 5a, non protégé). Bob relai au dessus du toit R1. Reparti vers le haut en oblique à G dans un dièdre ouvert facile, venant buter sur ligne de toits, contournés par la Dr en passant au dessus d'un "nez" pointu qui dépasse d'un mètre (5b dur à protéger) puis R2. Ensuite tout facile, corde tendue jusqu'au couloir, en montant dans des dalles faciles II-III limitées à G par une barre dans laquelle on trouve un ou deux clous, puis on surmonte l'éperon par son fil III puis on arrive (enfin) sur la fin du dièdre "dans la voie classique": on retrouve des pitons. On passe le petit mur terminal (IV+ un clou), bon relais au dessus. On suit ensuite la vire qui part vers le Gd couloir à Dr et on suit le topo classique.
Il nous semble que, vu la fonte du glacier, il serait mieux de partir de la pointe rocheuse, entre les deux cônes neigeux. On partirait donc sur des gradins gris apparemment très faciles, pour arriver directement dans le grand dièdre de la voie.

2- Variante éperon, deuxième longueur difficile: recommandée (remplace une cheminée noire mouillée par un passage bien sec)
La première longueur difficile de l'éperon consiste en 2 ou 3 courtes fissures en léger dévers, suivies d'une traversée fine vers la Dr sur une dalle lisse. R1.
De la large plate forme qui suit, le topo propose de prendre la raide cheminée-fissure à G, mais elle est noirâtre et dégouline d'eau: pas très engageant malgré les clous en place. J'ai préféré innover, et partir vers la Dr par un râteau de chèvre dans du rocher clair orange-beige, très sec et très "coupant". Ce "râteau de chêvre" monte 20m en oblique vers la Dr avec un pas de V au départ puis du IV+ athlétique mais très agréable. Continuer facilement au dessus III, à Dr du fil de l'éperon qu'on rejoint à la longueur d'après.

3- Variante de sortie, "les laminoirs": très recommandée (évite la grande cheminée-dièdre glacée et son toit-douche par deux superbes longueurs bien sèches dans un granite de rêve, mais un poil plus dur que la voie classique, non équipée mais protégeable avec Friends et coinceurs)
Dans la traversée ascendante facile de Dr à G, après être passé sous le "nez" caractéristique, continuer à traverser vers la G sur des dalles faciles peu inclinées pendant environ 100m jusqu'à la fin de ce système de vire. On doit contourner une arête verticale par un pas descendant difficile (V). Prendre au dessus et à G une belle dalle lisse très inclinée qui monte vers la G, qui rentre dans un "laminoir". Le sac est très gènant, il est préférable de l'accrocher au baudrier par une cordelette. Remonter ce laminoir (6a protégeable avec de gros friends, que je n'avais pas), grimper un peu le mur au dessus (5) et entrer dans le dièdre laminoir vertical qui suit (5c, sac toujours pendu, protégeable avec petits friends et coinceurs cablés). Relais sur belle vire à G, bien équipable, un peu enneigée. Repartir à Dr de la vire dans un superbe dièdre rouge, fin mais bon (5c) dont on sort vers la Dr après 10m, pour prendre le fil du pilier plus facile (5), qui mène à un bon relai. On est au carrefour de deux couloirs commode. Je suis parti à G en traversée ascendante en III, pour tourner vers la G après 20m et remonter facilement un dièdre couché jusqu'à la crète sommitale (III), en évitant une zone glacée par un crochet à Dr (IV).

La descente c'est le deuxième couloir à partir de la brèche de Coste rouge (on arrive de l'autre coté: faut donc aller voir cette brèche, sans y descendre, et revenir un peu sur se pas), évasé et un peu neigeux au départ, descendre sur son bord Gauche (en descendant), c'est raide mais facile et en bon rocher rouge. Après 100 à 150m, on arrive dans une zone très raide, avec un gendarme et une brèche sur la rive droite. Nous avons fait un rappel de 50 m sur une sangle Deenema en place (08/2007) pour arriver dans une zone peu raide de terrasses caillouteuses grises inclinées vers la droite (à G il y a un couloir neigeux raide). Descendre vers la droite jusqu'à un à-pic noir avec une vire inclinée au dessus. La suivre jusqu'à trois petits gendarmes: sur le plus haut on trouve des anneaux nombreux et un maillon rapide. Un rappel de 50m amène à la neige avec l'élasticité de la corde ! (c'est juste!). Si votre rappel est trop court, après le premier surplomb de 30m on trouve une terrasse inclinée avec deux pitons et un anneau de corde.

QUESTIONS sur la voie: Je me posais quelques questions sur cette voie
Chaussons- Les chaussons sont-ils préférables aux "grosses" (on grimpe mieux, mais le sac est plus lourd)
Bivouacs- Souvent, on en fait deux (1er= col de la Temple, 2ème= dans la descente): n'est-il pas mieux de ne faire qu'un bivouac en milieu de paroi?
Eau- Trouve-t-on de l'eau (liquide) dans la paroi en été ?
Clous- Est-il utile d'emporter des pitons clous (et marteau-piolets)
Sacs- La stratégie de hisser le sac décrite par Damien Grange est-elle bonne, ou trop lente ?

Réponse Aurélien Grange: Salut Denis, J'avais lu ton récit/photo mythique de la barre des écrins en 3 jours et aussi celui des Petites Jorasses qui m'avais fait rêver ;-)
Oui Les chaussons sont préférables, tout le long ils permettent d'être plus efficace, prendre des chaussures légères type rando.
Bivouac: Pas d'emplacement confort, peut être possible
- au pieds des 1ères difficultés(2 longueurs 5+/5)
- au sommet du pilier (avant les dalles grises)
- ou juste après les dalles grises
mais dans tous les cas ce sera bivouac assis...
Pas d'EAU liquide il me semble mais de la neige vers le départ (traversée du couloir) ou sinon peut être après les dalles grises.
Clous: Un marteau piolet pour 2 et quelques clous en fond de sac suffisent, pas besoin de pitonner en temps normal.
Sac: Moi je dirais plutôt mauvaise (de hisser), plutôt dormir à Temple Ecrin et partir à la journée léger (pas de duvet, pas de réchaud), éventuellement une doudoune au fond du sac, pour pouvoir dormir dans la descente ou vers le sommet si besoin.

Réponse de Michel Mounier:
Les chaussons sont indispensables pour aller vite.
Avec mon fils Matthieu, nous l'avons fait dans la journee en 9h. Nous sommes partis de nuit du refuge de la Temple et sommes arrives au lever du jour au pied de la paroi. L'approche est essentiellement une longue traversee hors sentier, puis on prend pied sur le petit glacier, qui a l'epoque n'etait pas crevasse. Globalement l'approche est sans probleme. Nous etions en fin d'apres-midi au refuge du Sele.
Nous avons grimpes corde tendu sur les 200 premiers metres relativement faciles.
La descente c'est vrai demande du soin : compter 1h pour prendre pied sur le glacier, puis on a interet a traverser en legere ascendance sur l'Ailefroide Orientale, pour rejoindre sa voie normale.
On ne trouve pas d'eau qui coule, mais de la neige et un peu de glace dans le haut (ca depend aussi des conditions de la paroi et de l'epoque).
Emporter en fond de sac 2/3 clous ; un marteau piolet suffit.
Aucun interet a hisser le sac, car il n'y a aucun passage vraiment dur en dehors de la longueur et de l'engagement de la course.
La seule vrai difficulte est de remonter la zone de dalles compactes bien decrite dans les topos.
L'escalade est fine, sur les pieds et les points sont rares; le sac sur le dos ne gene donc pas.

Réponse de Damien Grange à qui j'avais dit: "merci de ton blog Toulao et de ton topo sur C2C, qui sont tous deux super!":
Salut Denis, ça fait plaisir d'entendre ça , si ça peut servir à d'autres tant mieux, c'est le but.....
- Les chaussons ? A toi de voir, si t'es genre 7c à vue ça peut te paraître inutile de les prendre, mais sache que j'étais avec un pote qui est 7a/b à vue et qui les a apprécié dans les dalles. Perso je ne serai pas passé sans les avoir. Autant dans les longueurs en dièdre, tu peux passer sans, mais les 120m en dalles sont exposés car très peu d'équipement (et pas tout jeune), pas facile à rajouter des points. Ce n'est "que" du 5+, mais en grosse ça me parait chaud. En plus avec les grosses d'aujourd'hui, ça rajoute pas énormément de poids
- Bivouacs ? Pas évident de bivouaquer ds la face, tu peux après la dalle sur la vire en arc de cercle, nous on a bivouaqué au col de coste rouge (aucun intérêt d'aller au col de la temple), puis au sommet, ce qui me semble une bonne option (30mn d'approche le matin).
- Eau ? Tu en trouve en franchissant le couloir issu de la brêche mais très expo aux chutes de pierres. Sur la vire en arc de cercle il y avait de la neige. La plupart du temps l'eau est gelée!!!
- Pitons ? Nous on a posé 3 ou 4 pitons mais à la descente, je suis pas sur qu'on ait pris le bon itinéraire!!!!!
Mais dans ce genre de course il faut toujours avoir au moins un marteau piolet et 3-4 pitons au cas où!!!!!
- Hisser le sac ? On n'avait jamais fait cette technique, c'était l'occas de l'essayer. Tu perds pas énormément de temps si t'es rodé, avec une minitraxion ça va assez bien. Le sac tu le hisses plus vite que le grimpeur en second donc c'est pas ça qui te fais paerdre du temps, par contre le 1er grimpe qd même bcp plus vite sans sac. On a fait ça sur 2 longueurs (pour info cette technique m'avait été prescrite par philippe Magnin, dc je pense que ça doit être une bonne solution!!!!). Bon été. Amicalement. N'hésite pas si t'as d'autres questions, et bonne course.

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