Walker, 134 Photos from Grandes Jorasses - Relecture spirituelle d'une grande voie guidé - Pourquoi une Femme Guide ? - Quel entrainement physique à 65 ans ?


Quel choix de matériel pour faire la Walker ?
Choix de l'équipement, liste du sac +Se loger à Chamonix

Matériel perso
Pour faire la Walker, j’ai beaucoup investi car mon matériel était vieux et lourd. Et puis, une fois prise la difficile décision de payer un Guide, les dépenses supplémentaires m’ont semblées légères: En plus des Guides, j’ai sorti en gros 730 € de mathos nouveau. Ce que j’ai acheté de mieux c’est les chaussures et le piolet, et je l’explique ci-dessous. Le reste, vous le verrez en bas de page sur ma liste du matériel pour une grande voie d’alpinisme
Les Guides apportaient cordes et quincaillerie, et m'ont filé 1 des 2 cordes pour approche et descente

Topo Walker Les chaussures d'alpinisme Asolo FRENEY XT GV sont les plus légères que j’ai pu trouver (je ne compte pas les Salomons, connues pour être très fragiles). Quand on grimpe en chaussons, on met les grosses dans le sac, et c’est essentiel de ne pas trop se charger. Ces Asolo font 650g chacune, soit la moitié du poids de mes chaussures de cuir La.Sportiva (HET en 1989). Pas de bol, impossible de les trouver dans un magasin à Paris ou Toulouse : je les ai donc commandées à Asolo en Italie, via leur site. Pour les essayer vraiment je les ai enveloppées dans d’épais chiffons, avant de faire une fast-rando (30 min de montée raide et 15 min de descente idem), histoire de ne pas salir ni user les semelles, pour pouvoir les renvoyer si besoin était. Mais besoin point ne fut (ouf !). J’avais peur que des chaussures aussi légères ne soient merdiques. Mais non, elles sont super, et mieux que mes vieilles grosses : je n’ai eu aucune ampoule, la semelle est très rigide et très crantées (talon en particulier : extra en neige), sont plus chaudes que mes grosses en cuir (pas chaudes!), complètement imperméable sur neige*, avant-pied excellent sur graton, l’escalade est un régal vu leur légèreté. Au point qu’il m’est difficile de ne pas les prendre en randos pyrénéennes (mais je veux finir mes vieilles cuir, inusables). Seul inconvénient minime : elles « respirent » moins bien que le cuir, et les chaussettes sont humides après une longue montée par temps chaud. *Elles furent mouillées après 4h de montée dans des herbes hautes trempée par un orage

Topo Walker Le piolet-marteau Peltz GULLY est lui aussi d’un légèreté incroyable : 280 g soit la moitié du mini-piolet Lucky (Expé) que j’emporte partout depuis 20 ans. Le plus étonnant est que ce Gully au poids plume ancre merveilleusement, et tient très bien la traction. Son manche courbe protège les doigts, et son crochet déplaçable le long du manche permet de se tirer dessus sans crisper la main. Je ne lui vois pas d’inconvénient, même s’il n’a pas la spécialisation du Nomic (et d’autres) pour goulottes et cascade. D’ailleurs à nous trois, nous avions 4 Gully dans la Walker !

Le reste de mon matériel nouveau était bien et léger, et il remplaçait du mathos lourd ou inadapté que je trainais depuis 30 ans. C’est ainsi que je grimpe depuis 35 ans avec des crampons à 8 pointes (sans pointe avant), sans anti-botte: Ces Salewa très légers mais longs à installer sont OK en rando-Ski, mais sont dangereux en glace raide. Les crampons Peltz Irvis m’ont changé la vie avec 12 pointes et antibotte: j’ai adoré grimper les cheminées rouges de sortie (en glace). Mes deux guides avaient les mêmes crampons Petzl, en version hyper-légère (talon alu et liaison en corde kevlar): c'était pas précis pour les longueurs de mixte raide. Casque Sirocco et baudrier Hirundos, très légers et achetés l’an dernier complétaient ces merveilles.
Pour grimper confort et chaud, j’avais pris mes chaussons Millet « pantoufles », cuir orange à lacets, très larges, ronds et mous (avec épaisses chaussettes de laine). C’était une erreur car le dièdre de 30m (Rebuffat) demande de la précision au niveau des pieds (la première longueur des dalles noires aussi, mais elle est bien passée). Marion et Lise avaient des chaussons légers, ajustés et précis. Pour pas trop souffrir, elles sortaient les talons à chaque relai. J’avais tout fourré dans un sac Lidl 30 acheté 14€, un peu limite en contenance (30 litres?), mais en mettant corde et casque sur le sac ça allait bien.

J’avais sur moi des knikers en velour (hérités de ma belle-mère, ski de piste) et une chemise de coton blanc (hérité de mon père, au bureau) : c’était adapté et ne m’a rien couté, mais cela a bien fait rire mes jeunes guides : c’est même la première photo qu’elles ont mis sur Instagram, qui a attiré nombre de commentaires (voir sous la photo @marion.poitevin Denis decided to climb in traditional outfit. Pour la chaleur, des grosses chaussettes de laine Montet, un tee-shirt technique (cadeau après un trail), une petite polaire basique de Décathlon (340g) , et dans le sac une mini-doudoune plume Décathlon (278g), un prêt de Nono. Liste complète ci-dessous

Liste Matériel Alpinisme Denis Corpet pour Sac Grande Course 2018

- Sac à dos Lidl 30l (530g) + cordelette vache-sac +mini-skif
- Papiers (ID, CB visa, FNbse sncf) +Fric 80€ +2 Chèques (rfge)
- Piolet-marteau
- Crampons
- Baudrier +3 Mouskif-vis +Descendeur.ATC.guide +Opinel +2 prussiks +mini-skif +vache +porte-matos
- Gants cuirs récup.(assurer & grimper <5a) +mitaines© +mini.skif
- Casque + Frontale led chargée +1/2 PQ +Lunettes Solaires
- Chaussons escalade confortables à lacet +Chaussettes fines
- Bob +Bonnet +Gants polaire (2 paires) +Cône-cache-soleil©
- Slip léger + Mouchoir tissu léger
- Knikers velour
- Tee-shirts polyamide(blanc)
- Chemise manche longue (coton blanc antisoleil)
- Polaire légère quechua (noire)
- Veste orange imper respirante Vaude
- Chaussures ASOLO Freiney
- chaussettes laine hautes chaudes +stop-tout-contention©

- Bivi.: Duvet léger +matelas mousse léger +Couvrante survie
- Bivi. ou course froide: collant sous le fut +couvre-genoux polaire©
- Smartphone chargé
- accus rechange smartphone
- Appareil photo chargé +longe
- Bouteilles 2x0.5litre +Tuyau court (capter ruissellements)
- Bol léger +Cuillère plastique
- Biscuits (Gerblé sésame ou Figolu, 1 bte)
- Barres (de préf. hyper-protéine x5)
- Graines (amandes, noisettes, raisins, figues morceaux)
- Stick café poudre + qq. carrés chocolat (/denis)
- Pharma: Stick-lèvres spf50 +mini-Bétadine +qq.Omnifix
- Pharma:AINS (2xCoDoliprane) +Tadalafil (pour altitude 4x5mg)
- Mini-carnet de relecture +mini-crayon

- Liste utilisée et améliorée depuis l'Ar.S de la Noire de Peuterey 1997, Ar.Ss.Nom. aig.Verte 98, Pilier.Sud Ecrins 2000, pilier.Gervasutti Tacul 2001, Conta aux Ptes-Jo.2003, ... Ar.SSE. pic Gaspard 2016, Chapoutot face.S. Meije 2017, et Walker2018

Qu'ai-je appris avec des Guides de Haute Montagne: j'ai découvert quelque trucs techniques de ces guides pro
- Utiliser TROIS Assureurs/Descendeurs (type Réverso, [A/D]): Dès le départ, Marion m'a pris mon ATC-guide, pour en avoir deux. Ainsi elle assurait Lise et moi sur un [A/D], et pouvait quitter le relais avec un [A/D] dès que Lise arrivait. Lise était en effet déjà vachée sur l'[A/D], et assurait le départ de Marion avec son [A/D], en continuant d'avaler ma corde dans l'autre.
- Trianguler systématiquement les relais: je l'ai lu, je l'ai vu faire par Claire A, mais ... je ne le fais que sur mauvais relais, en vachant chacune de mes 2 cordes sur un point: le bas du triangle c'est donc mon noeud de chaise. Lise et Marion trianglent systématiquement chaque relais avec une longue sangle ("Edelweis" Dyneema 10mm, rouge et blanc).
- Ne jamais grimper corde tendue: Comme indiqué sur mon Topo Walker, nous n'avons pas fait un mètre d'escalade corde tendue, ni dans le rocher facile ni sur le névé triangulaire. J'avoue ne pas trop savoir pourquoi ce choix: c'est plus sur, évidement, mais nettement moins rapide !

Camp de base à Chamonix: Où se loger dans une ville aussi chère ?
Pour dormir dans la vallée, entre deux refuges, j’avais toujours été dans un camping, ou "en sauvage". Mais chaque fois j’étais avec un compagnon et sa voiture, et on stockait le matériel dans l'auto. Cette fois-ci, j’étais venu en train, pour deux ou trois semaines, et sous une tente je craignais la pluie et le vol. C’est Lise qui m’a parlé du Chamoniard Volant

Ce Chamoniard Volant est un grand refuge de montagne, chaleureux et sympathique, posé à deux pas du centre ville de Chamonix. C'est un endroit merveilleux. Pas cher du tout (22€ la nuité, je crois) dans cette ville snob et friquée. Et on y croise plein de gens sympas, à commencer par Eric et Sylvaine, les proprios, qui le gèrent avec coeur et intelligence (+ Guillaume leur employé). Et les "clients" viennent du monde entier, surtout des jeunes seuls ou en groupe, et sont prêts à discuter (mostly in English).

C'est pas le luxe, mais c'est très bien et très propre: chambres de 4 ou 6 (lit superposés), douches chaudes gratuites, un très bon wifi, un système de consigne pour les bagages, et une super-cuisine « hors-sac » avec réchauds et frigo. La demi-pension est bien aussi (testé le petit-déj et un seul diner). Enfin le système astucieux de serrure à code pour les chambres est rassurant contre le vol. J’y retournerai et je recommande chaudement le Chamoniard Volant.


Denis Corpet