Walker, 134 Photos des Grandes Jorasses - Walker: Relecture spirituelle - Pourquoi choisir un Guide-Femme ? - Gym et courses d'entrainement ? - Que mettre dans le sac?


Topo Walker, Grandes Jorasses
+ récit de la course

Quel est le meilleur topo de la voie Cassin ?
Nous avons suivi l'itinéraire classique, et bivouaqué dans la descente vers 4000 m (horaires ci-dessous). Le topo Walker de Camp-to-camp n'est pas mal, et les 3 schémas sur C2C aussi mais le schéma espagnol sous-cote (tout en V), le schéma français est + détaillé mais illisible et trop pâle pour imprimer (du VI partout), finalement c'est le Topo Walker allemand (DAV) qui est le mieux (cotations OK, imprimé sur une page bien lisible). Le beau schéma du Labande "gdes courses" ne sert à rien.
C'est donc le topo de Julien Désécures « Grandes Jorasses, face Nord », un petit livre des JMEditions, que je conseille vivement. Le texte et les cotations sont précis et exacts. Ci-dessous 6 pages du Désecures (Low-Qual pour vous inciter à l'acheter: click to enlarge).
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Un récit de l'ascension ?
Est-il nécessaire que j'en écrive un en plus des Photos de la voie (horo-datées). J'ajoute ici quelques points de vue personels. La Walker est une voie très belle et très longue : ça grimpe bien tout du long sur des granites très variés, avec beaucoup de 5 bien raide, pas mal de 4 et un peu de 6 (pour moi du 6b, puisque je suis tombé). Avec vers la fin, plusieurs longueurs de glace/mixte raide, style goulotte. Contrairement à ce que disent les topos, je n’ai rien vu d’athlétique, tout passe en finesse. J’ai plus regretté d’avoir pris des « chaussons-pantoufles » que de manquer de force.

Un rêve perso réalisé à 65 ans grâce à deux guides, Lise et Marion, compétentes et gentilles. Oui j'ai "fait" la Walker (enfin, elle était là avant moi ;o) et j'en suis très heureux ! Mais je ne l'ai fait que par la grâce de deux belles Guides (et avec les bénéfices de mon brevet PEG). Car je n'aurais pu grimper en tête avec sac le dièdre Rebuffat (j'ai glissé), ni sortir de l'éperon en une journée. « Sans Guide » avec Noël DlT j'estime qu'il nous aurait fallu au moins tois bivouacs: deux dans la paroi pour arriver au sommet, plus un dans la descente. Et à 65 ans, 3 bivouacs ça craint, sans parler du poids du sac. Enfin, ce jour là, vu la neige tombée dans la nuit, cela aurait été le treuillage hélico, comme pour nos suiveurs Espagnols. Donc je peux dire que "Lise et Marion ont fait la Walker", et qu'elles m'ont emmené avec elles : Merci mes amies !
Lire aussi : Walker, une relecture spirituelle et Walker d'un sans-guide avec deux femmes Guides

Pourquoi avons-nous mis autant de temps ?
La question peu sembler bizarre, alors que nous avons été bien plus vite que les deux cordées qui étaient avec nous dans la voie:
- Nous avons doublé un couple de Suisses très forts qui avaient bivouaqué dans le bas de la face et qui ont fait un deuxième bivouac 2-3 longueurs sous le sommet.
- Nous avons laissé "sur place" un couple d'Espagnols partis du refuge de Leschaux une heure après nous. Ils ont bivouaqué au milieu de la voie, mais en raison de la neige tombée dans la nuit, ils ont du être treuillés le lendemain par hélicoptère.

Mais « normalement » nous aurions du sortir avant la nuit. Je vois 4 ralentisseurs:
(1) On a tiré des longueurs tout du long: c’est sécurit, mais ça perd du temps. Lise et Marion ont installé systématiquement des relais, et posé beaucoup de point même dans les zones « faciles ». Sans-guide dès que c’est < 5b on fonce corde tendue.
(2) On est parti sans se presser avec le projet de bivouaquer aux deux-tiers de la voie (2ème Biv.Cassin, Tour grise). Duvets, matelas, bouffe et réchaud dans les sacs: ça nous a ralenti. Mais comme on est arrivée à ce bivouac très tôt (13h) on a continué.
(3) De mon coté, j’ai ralenti ces dames par manque d’entraînement: dans le facile j'étais sur les talons de la deuxième, mais dans les longeurs dures j'arrivais au relais bien après (avant la Walker, je n'ai fait que 2 voies en 2018).
(4) Enfin mes Guides n’avaient jamais fait cette course : forcément elles ont du « chercher la voie », avec pas mal d’hésitations et quelques tentatives inutiles dans la deuxième moitié. J’ai trouvé spécialement longue l’attente en bas des Dalles noires, et surtout en bas du névé triangulaire: nous ne comprenions pas bien où se prenaient les Cheminées rouges, et à quelle hauteur on traversait sous la Tour rousse.

Voici nos horaires, relevés sur les photos prises dans la voie :
Durée de l'ascension du refuge au sommet: 22h (24h du réveil au coucher)
Départ du refuge de Leschaux 1h40. Attaque rocher: 3h50. Jour se lève: 5h25. Bas du dièdre Rebuffat: 6h40. Haut du dièdre de 75m: 9h00. Fin du rappel pendulaire: 10h20. 2ème bivouac Cassin au pied des dalles grises: 13h20. Pied du névé triangulaire: 16h00. Sortie du névé+goulotte vers la Dr: 17h30. Traversée à droite sous la Tour Rousse 20h10. Coucher de soleil 21h30. Sommet 23h30.
Descente aussitôt car orages lointains semblant se rapprocher: descente des 2/3 des Rochers brisés et Bivouac vers 4050m (coucher vers 1h du mat', 24 h après le réveil).
Lever le lendemain vers 6h40. Bas des rochers brisés: 7h50. Fin des rochers Whimper 8h30, On y croise un guide italien et un client qui monte la VN de la pointe Walker. Du coup, nous avons une trace pour la descente directe du glacier des Grandes Jorasses, raide et crevassé mais qui passe bien (en shuntant le Reposoir et la Bouteille :o)
Repos de 10h à 11h15 sur un rognon rocheux en bas de la partie raide. Pause et pot au refuge Boccalatte vers 12h30, arrivée dans la vallée vers 15h30


Denis Corpet