Denise Escande - Témoignages sur Denise - la Tirelire - Article Alpi-Rando sur Denise
Denise Escande
à Vieille Dame, Grandes Voies
25 octobre 1914 - 3 mai 2007
A toi Denise, Tu peux y aller !
Ces mots si souvent entendus pour quitter un relais sur les centaines de parois gravies, on te les prononce aujourd’hui bien chaleureusement.
Depuis quelques années déjà, tu voulais y aller ; de l’autre côté de la vie.
Croyante fervente, tu avais toute confiance dans l’au-delà.
Cette même confiance que tu as mise dans tous tes premiers de cordée ; tu leur as donné la chance de débuter l’alpinisme, de gravir les plus grandes voies ou de découvrir de nouvelles montagnes à l’étranger.
Pas question de palmarès, tu n’aimerais pas ça.
Tu aimais l’action, les voyages, la musique.
Fidèle à tes amis, tu les as toujours accueillis pour consulter ton impressionnante bibliothèque alpine.
En bref, tu aimais et respectais la vie tout naturellement mais aussi dans sa dimension surnaturelle.
Tu as beaucoup souffert ces dernières années, mais tu n’as pas fait autrement que de t’accrocher à la vie.
Maintenant ça y est Denise,
Dernier relais
A toi, tu peux y aller !
Pierre-Yves Doré
Témoignages et photos sur Denise par d'autres grimpeurs
Liste de Courses de Denise .pdf et .xls
- Denise Escande est morte. C'est pour ça que Pierre-Yves lui a dit ce poême en mai dernier. Pour moi, c'est un notaire qui me l'a appris. Dans une lettre du 20 juillet 2007, qui m'informe qu'au terme de testament, Mademoiselle Louise Denise ESCANDE m'a institué légataire particulier de la somme de XXX francs soit YYY Euros. Alors, ça me fait très chaud au coeur (bien plus qu'au porte-monnaie). Qu'elle, Denise, ait ainsi pensé à moi, qui si souvent pense à elle. Juré, ce leg passera en mathos de montagne et d'escalade! Elle m'offre tout de même plus de 500m de corde ! Bon faut reconnaitre qu'après avoir payé les frais (de notaire !) et servi les dizaines de personnes (alpiniste j'espère) qui étaient avant moi sur la liste, il ne restait plus rien comme me l'appris une deuxième lettre du même notaire: Trop tard ! Je m'étais déjà acheté une paire de pompes. Toujours ça de gagné sur la vie ordinaire ! Merci Denise ;o))
- Denise, je l'ai rencontrée 4 ou 5 fois, mais elle m'a marqué :
- Une voie devant elle au Saussois, où son assurance était si attentive que j'avais l'impression que la corde était rigide, qui me poussait vers le haut dans des pas trop durs pour moi (6a ?). Et la messe à St Jacque du Haut-Pas, par le père Dubos (devenu plus tard évêque), le dimanche soir en rentrant des falaises, le cul broyé par son Austin-Mini.
- Un bon séjour d'été 1979, aux Moussoux, dans le grenier de la Tirelire, avec Jean-Hervé Colle (et Bertrand Couzy). Une belle première, "Harold et Maud", derrière Denise et Jean Affa, à la pointe Lachenal (et le même été JH & moi faisions la Gugliermina, le Croz, Grépon-Charmoz et quelques autres). Et en rentrant on retrouvait Denise, et ses amis, et on discutait montagne, escalade, grimpeurs, mais aussi de toutes ces choses qui font la vie si pleine et si belle, et parfois si dure. Elle avait une vision très claire du rapport entre les gens, et pas trop d'illusions. Mais malgré cette lucidité, elle offrait son amitié, en plus de son hospitalité.
- Je suis venu lui présenter ma Florence, et nos 2 "grands", aux Moussoux en 1986. Cécile dormait si bien dans son moïse qu'on l'avait laissée dans l'auto (à l'ombre, fenêtre entre-ouverte). Quand on est revenu, plus de Cécillette ! Des passants, outrés, avaient prévenus les gendarmes de Cham, qui ayant "forcé" la fenêtre avaient emmené notre bébé chez la femme d'un gendarme. Je me suis fait... gendarmer: grosse enguelade par un mec en uniforme qui avait 10 ans de moins que moi ! Et récupéré notre fillette, ravie, avec un pull "de gendarme" !
- J'étais sur la liste des invités, au milieu du gratin des grimpeurs et du gotha des alpinistes, en 1994 quand elle a fêté ses 80 ans.
- Enfin en 1997 j'ai revu Denise en redescendant de la Noire de Peuterey. Bien crevé, mais très heureux, je devais passer la nuit à Cham avant de rejoindre ma Flo à Grenoble, pour une retraite à Biviers. Il commençait à pleuviner, et j'ai marché, marché dans la rue, marché vers le Sud, puis la montée de Moussoux, puis la route des Moussoux jusqu'au bout, puis le chemin de terre en forêt, puis la descente. J'avais plusieurs fois pris ce chemin, pour trouver porte close et chalet vide. Mais cette fois elle était là, toujours accueillante, toujours bavarde, toujours sympa, mais... aveugle. Une amie l'aidait à faire le repas, et il y avait un autre convive, Pierre
-Yves Doré (que Denise m'avait poussé à prendre en colloc quelques mois à Toulouse, 25 rue Gambetta, en 1979). Quelle tchatche cette Denise: les yeux c'est pas la langue ! On a parlé tard, autour de la table. Denise continuait à marcher en montagne, en donnant la main. Mais plus de grandes voies, évidemment ! C'est dur la vieillesse, même quand on a su si bien la repousser.
Je vous propose un autre page avec de larges extraits d'un article de Sylvain Jouty, paru dans la revue "Alpinisme et Randonnée" de Janvier 1979 (AlpiRando pour les intimes, n°3, p.50-53). Photos scannées sur le journal, de Robert Canault. Avec l'autorisation écrite de Sylvain, mais pas de Robert, introuvable.
Portrait - Denise Escande: 64 quatre ans de baraka
Harold et Maud : Denise & Affa Une nouvelle voie à gauche de la Contamine à la pointe Lachenal (3613m, versant Sud-Est du Tacul): "Harold et Maud".
Est-ce que Denise ressemble à Maud, et Affa à Harold? Jean Hervé & moi les suivons en réversible, juste derrière Denise Escande. Elle porte des mitaines pour mieux assurer Jean Afanassieff, suce des bonbons pour maintenir sa glycémie, ne boit jamais en montagne, et ne grimpe qu'en super-calc (de toutes façons, ses deux chevilles sont bloquées !). Quelle femme ! Bavarde, mais toujours intéressante, et s'intéressant vraiment à son interlocuteur. Accueillante, fidèle, et sympa. Souvent déçue par les gens, notamment par les grimpeurs ! Elle se croyait laide, Denise, expliquant ainsi qu'elle ne s'était pas mariée. D'accord, à 70 ans tu ne pouvais rivaliser avec Catherine Destivelle & Isabelle Patissier mais moi je te trouve vraiment jolie, Denise, quand tu souris.
Crédit photos:
- Couleurs, Bernard Pégourié
- Portrait N&B & Destivelle: Alpi-Rando.
- Tirelire & Harold&Maud N&B Denis Corpet, webmaster
(Liste de Courses Denis &
voies de choix Corpet)
Pages faite en Juillet 2007 - Mise à jour Juillet 2013
- Denise Escande est morte. C'est pour ça que Pierre-Yves lui a dit ce poême en mai dernier. Pour moi, c'est un notaire qui me l'a appris. Dans une lettre du 20 juillet 2007, qui m'informe qu'au terme de testament, Mademoiselle Louise Denise ESCANDE m'a institué légataire particulier de la somme de XXX francs soit YYY Euros. Alors, ça me fait très chaud au coeur (bien plus qu'au porte-monnaie). Qu'elle, Denise, ait ainsi pensé à moi, qui si souvent pense à elle. Juré, ce leg passera en mathos de montagne et d'escalade! Elle m'offre tout de même plus de 500m de corde ! Bon faut reconnaitre qu'après avoir payé les frais (de notaire !) et servi les dizaines de personnes (alpiniste j'espère) qui étaient avant moi sur la liste, il ne restait plus rien comme me l'appris une deuxième lettre du même notaire: Trop tard ! Je m'étais déjà acheté une paire de pompes. Toujours ça de gagné sur la vie ordinaire ! Merci Denise ;o))
- Enfin en 1997 j'ai revu Denise en redescendant de la Noire de Peuterey. Bien crevé, mais très heureux, je devais passer la nuit à Cham avant de rejoindre ma Flo à Grenoble, pour une retraite à Biviers. Il commençait à pleuviner, et j'ai marché, marché dans la rue, marché vers le Sud, puis la montée de Moussoux, puis la route des Moussoux jusqu'au bout, puis le chemin de terre en forêt, puis la descente. J'avais plusieurs fois pris ce chemin, pour trouver porte close et chalet vide. Mais cette fois elle était là, toujours accueillante, toujours bavarde, toujours sympa, mais... aveugle. Une amie l'aidait à faire le repas, et il y avait un autre convive, Pierre
-Yves Doré (que Denise m'avait poussé à prendre en colloc quelques mois à Toulouse, 25 rue Gambetta, en 1979). Quelle tchatche cette Denise: les yeux c'est pas la langue ! On a parlé tard, autour de la table. Denise continuait à marcher en montagne, en donnant la main. Mais plus de grandes voies, évidemment ! C'est dur la vieillesse, même quand on a su si bien la repousser.